photo en aquarium; explications pour amateurs

Publié le par sandrangel

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Vous aimez votre aquarium, mais vos photos ne re-transmettent pas ce que vous voyez, elles sont floues, fades, trop claires, trop sombres et vous ne savez pas comment faire.

 

Je vais ici essayer de vous expliquer comment les améliorer, que ce soit avec un appareil réflex, bridge ou avec un appareil compact.

 

 

Présentation : j’ai commencée la photo au début des années 90 (en argentique à l’époque) en faisant de la photo sportive. Après une coupure de quelques années j’ai découvert le numérique seulement en 2005 avec un petit compact, et fin 2006 j’ai investi dans un réflex, un D50 de Nikon (boîtier d’entrée de gamme à l’époque, pour 500 euros avec 2 objectifs). Depuis cet été je suis passé à un boîtier dit « semi-pro », le D300s toujours chez Nikon.

 

 

 

La principale difficulté pour la photo d’aquarium, c’est la lumière.


La lumière pour retranscrire les couleurs réelles, et la lumière pour avoir un maximum de vitesse.


En effet, la vitesse étant dépendante de la lumière, plus on a de lumière, plus on a de vitesse et donc plus on a de chance d’avoir une photo nette.

Le soucis avec les réglages automatiques des appareils photo, c’est qu’ils ne connaissent pas et donc n’arrivent pas à gérer les données d’un éclairage d’aquarium (couleurs non réalistes, flou).

Il faut donc créer ses propres réglages !


Mais les réglages ne seront propres qu’à chaque bac, puisque chaque bac a une configuration différente : éclairage différent, décors différent, activité différente selon sa propre population.

Mais également des réglages différents pour chaque appareil photo qui ont des sensibilités et des caractéristiques propres à eux même.

 

 

Il faut donc connaître son sujet, mais avant tout il faut connaître et maîtriser son matériel.


Pour le maîtriser il faut apprendre et comprendre à quoi correspondent les termes et les fonctions de bases d’un A.P.N., qui dans la majeur partie des cas sont communs à toutes les marques et tous les appareils, seules les dénominations changent.

 

Je suis désolée mais je ne donnerai donc pas de recette miracle, ce sera à vous de trouver vos propres réglages.

Cependant je vais essayer de vous expliquer au mieux les différents paramètres qui vous aideront à trouver les bons réglages.

 

Je ne parlerai pas de la résolution des appareils (millions de pixels) car maintenant même le plus petit appareil numérique compact a une résolution assez importante pour une utilisation amateur,sans parler des capteurs qui influent également sur la qualité rendue.

Je vais vous parlais principalement de choses réalisables au niveau amateur sans investir dans du matériel supplémentaire.

 

Lors de chaque point abordé, vous pouvez participer en faisant des essais pour mieux visualiser les effets ; la théorie c’est bien, mais la pratique c’est mieux !

 

Il y a 4 principaux paramètres qui influent directement sur une image :

- la sensibilité ISO exprimée en chiffre (200, 400, 800, 1600)

- la vitesse d’obturation exprimée en seconde

- l’ouverture du diaphragme exprimée avec la lettre f

- la balance des blancs exprimée par des icônes sous le menu W ou WB 

Je développerai ces points plus tard.


Avant tout il y a des petits trucs imparables pour mettre un maximum de chance de notre côté pour réaliser de belles photos.

- choisir une bonne carte mémoire: une carte mémoire rapide spéciale HD ou de niveau 6. Très utile pour les prises de vue en rafales et le traitement plus rapide des données. Pensez à la négocier lors de l'achat de l'appareil.


- choisir une bonne qualité d’image : JPEG fine ou NEF (RAW) qui lors des transferts sur l’ordinateur, la compression fera perdre le moins de qualité à la photo, surtout en cas de traitement d’images par logiciel ou même simple recadrage. Les fichiers RAW permettent de modifier la balance des blancs dans le logiciel photo. Cependant attention, certains logiciels ne savant pas gérer les formats RAW, donc essayez avant ou choisissez un enregistrement double (RAW + JPEG). Ça utilise plus de place sur la carte, mais ça en vaut le coup.


-  Nettoyer les vitres parfaitement : intérieures (algues, rayures) et extérieures (traces de sel, de doigts, taches d’eau séchée)

 

rayures et bulles:

rayures

 

traces de sel séché et d'eau:

traces

 


-  Faire le noir : de la pièce pour éviter les reflets venant de l’extérieur et éviter la lumière parasite qui influerai sur les prises d’exposition. Mais aussi il faut faire attention à l’éclairage même de l’aquarium. Mis à part un éclairage par une rampe dans un capot, un spot peut nous éclairer ou éclairer le matériel utilisé et donc créer des reflets, surtout quand on travaille au plus près de la vitre.

 

reflet

-  Bien positionner l’appareil : l’objectif toujours perpendiculaire à la vitre. Ça évite les déformations et facilite la mise au point.

 

angle-copie-1

-  Bien se positionner soi-même : les bras (coudes) contre le corps, une main appuyée contre la vitre ou encore sur le dossier d’une chaise, ce qui évite le bougé pour des sujets fixes. Les jambes légèrement écartées et mobiles pour suivre un sujet. Le tout toujours perpendiculaire à la vitre.


-  Observer et connaître son bac : connaître les endroits lumineux (haut du bac, aplomb des spots, sable clair), les endroits sombres (bac du bac, arche du décors, arrière du bac peint en noir), la couverture du spectre de l’éclairage et connaître les habitudes des habitants (lieus de passage de nage pour les sujets mobiles, lieus de ponte, de nourrissage, de cachette ou de repos).

 

 

Maintenant vient la partie la moins marrante, le lexique photo.

 

Pour toucher aux paramètres et créer ses propres réglages il faut désactiver le monde automatique et choisir 1 des modes proposés.

On trouve en général S ou TV (choix de la vitesse)

                        A ou AV (choix de l’ouverture)

                        M (manuel, choix indépendant de la vitesse et de l’ouverture)

                        P (préprogrammé, la vitesse et l'ouverture sont dépendantes)

Quelque soit le choix, il faut toujours garder le regard sur l’indicateur d’exposition situé dans le viseur.

 

viseur

C’est un axe horizontal avec un repère central exprimé par 0 qui défini par défaut la bonne exposition de la photo. J’entends par bonne exposition, une photo ni trop sombre, ni trop claire.


Si de petites barres apparaissent du côté gauche (+), la photo sera sur exposée (trop claire), il faudra tourner alors la molette vers la droite pour amener les petites barres au plus proche du zéro.

Et si elles apparaissent du côté droit (-), la photo sera sous exposée (trop sombre), il faudra là tourner la molette vers la gauche pour s'approcher au maximum du 0.


On peut jouer sur 1 ou 2 repères au maximum. Une photo peut être jolie par sa composition ou ses couleurs, mais sera illisible par son manque ou son excès de lumière.


Il faut donc toujours garder son regard sur cet indicateur .


On travaillera ici en mode manuel, pour tout gérer. Petit à petit, avec la compréhension des réglages et des variations de chaque éléments vous pourrez choisir un autre mode pour optimiser tel ou tel paramètres.

 

 

Les 4 paramètres :

 

Tout d’abord la couleur avec la

Balance des blancs : l’appareil va calibrer la température de la couleur de la scène à photographier. Exprimée sous W ou WB dans le menu ou en accès direct. 

 

Se sont dans la majeur partie du temps des réglages pré-enregistrés:

Fluo

Tungstène         à dominante bleue

Automatique

Soleil              à dominante blanche

Ombre

Pluie

Flash              à dominante jaune

Manuelle          à régler

Kelvin             à régler

 

Positionnez le sélecteur sur chaque réglages pré-enregistrés et prenez une photo de chaque, puis comparez les couleurs restituées. Pensez à votre indicateur d'exposition!

 

Sur certains appareils, un simple changement de mode permet d’augmenter la sensibilité et donc de gagner en luminosité et en vitesse .


Chaque bac à sa propre température de couleur, qui évolue aussi dans le temps avec l’usure ou le changement des ampoules, il faut donc faire ses propres essais sur une zone claire comme du sable propre ou des pierres beige, ou encore sur un morceau de plastique blanc immergé dans le bac pour arriver à s’approcher au plus près des couleurs réelles.

 

Quelques exemples sur un même sujet:

 

balance

 

balance2

 

 

Maintenant, les réglages pour la lumière;

La sensibilité ISO : c’est la capacité qu’à le capteur à réagir avec plus ou moins de lumière.

 

Plus la sensibilité est élevée, moins il faudra de lumière pour obtenir une bonne exposition.

Exprimer de 100 ISO (intensité d’une scène en plein soleil) à 1600 ISO (scène d’intérieure) en moyenne.

Mais on trouve de plus en plus fréquemment des valeurs plus hautes avec les nouveaux modèles d’appareils photo : 3200 ou 4500 ISO, voir jusqu’à 102 500 ISO sur des boîtiers professionnels  qui permettent de faire des photos en pleine nuit.

 

Positionnez le sélecteur sur 200 ISO, puis sur 1600 ISO et regardez l’indicateur d’exposition.

 

Mais attention ! Plus la sensibilité est haute, et plus le « bruit » photographique sera visible. Cela peut être gênant sur de grands tirages photos ou alors sur un recadrage poussé. Mais la majeur partie du temps, en utilisation amateur, ça ne gène pas trop.

 

exemple sur fond uni, de 200 ISO en passant par 800 ISO et 3200 ISO:

 

bruit

 

 

Pour les prochains essais, sélectionnez une valeur moyenne de 400 ou 800 ISO.

 

 

La vitesse d’obturation : c’est la vitesse que met l’obturateur pour s’ouvrir et se refermer pour prendre une photo.

 

Elle est exprimée en secondes ; 1/8000s ou 1/6000s sont des valeurs très rapides qui permettent de figer un mouvement, 1/6s ou 6s sont des valeurs très lentes qui permettent de créer des filés (cours d’eau, moto de courses, lumières de phares sur une route)

 

On dit que le capteur est soumit à 1/250s d’exposition et sera indiqué par 250.

 

indicateurexpos

 

Plus la vitesse est élevée, moins la lumière entre sur le capteur et plus l’image est nette.

 

Positionnez le sélecteur sur 1/250s, puis sur 1/60s et regardez l’indicateur d’exposition.

 

Il existe une norme selon laquelle en utilisant un objectif de 85mm par exemple, on ne doit pas descendre en dessous de 1/85s. Pour un 55mm à 1/55s, etc.. . C'est sans compter la mobilité du sujet.

Et si on utilise un objectif variable (18-55mm), il ne sera pas aisé de savoir au moment T où on en est. Le plus simple est de tester soi-même jusqu’où on peut descendre en vitesse sans avoir de flou de bougé (sur un élément fixe). Perso je suis à 1/60s sur le 105mm.


Il faudra comprendre également, qu'il faudra moins de vitesse pour une photo d'un corail que pour celle d'un poisson en mouvement. Pour un sujet mobile, commencez par des valeurs de l'ordre de 1/250s ou 1/400s et voyez si il vous faut plus de vitesse. Pensez à toujours regarder votre indicateur d'exposition!

 

exemple avec sujet mobile,1° à 1/15s, la 2° à 1/125s:

 

vitesse

 

 

L'ouverture du diaphragme : ça définie l’ouverture fixe d’un rideau (comme l’iris de l’œil), laissant passer la lumière; il quantifie la lumière par son ouverture.

 

Présente dans les paramètres de l’appareil mais également sur les objectifs. Elle est exprimée par la lettre f ; f/1 f/1.4 f/2.8 f/4 f/5.6 f/8 f/11 f/16 f/22 f/32 f/45

 

Il y a 2 applications à cette ouverture.

 

1° la lumière :

Plus le chiffre est petit et plus le diaphragme laisse passer la lumière.

Ainsi, l'ouverture en 2.8 (f/2.8) laisse passer 2 fois plus de lumière que l'ouverture en 5.6. Mais il faut savoir qu’un objectif avec une ouverture de 5.6 (standard) ne pourra jamais atteindre une ouverture inférieure comme f/2.8

 

Positionnez le sélecteur sur f/5.6, puis sur f/22 et regardez l’indicateur d’exposition.

  

 

2° la profondeur de champs :

On parle de grande ouverture (du diaphragme) avec les petits chiffres comme f/2.8 ; dans ce cas la profondeur de champs est diminuée. C’est à dire que le point de mise au point est net (ex : l’œil d’un poisson), mais l’arrière plan proche est floue (ex : les nageoire ou la queue du poisson). Ça isole le sujet principal du reste de la scène, ça attire l’œil sur un endroit en particulier.

 

On parle de petite ouverture (du diaphragme) avec les chiffres plus grands comme f/11 ou plus ; dans ce cas la profondeur de champs est augmentée et l’ensemble de la photo est nette, l’œil se balade sur l’ensemble de la photo.

 

exemples, 1° à f/3.5 - 1/640s, la 2° à f/32 - 1/32s :

 

focales

 

Positionnez le sélecteur sur f/5.6, prenez la photo, puis sur f/22, prenez une seconde photo et observez l’arrière plan. Pensez encore à votre indicateur d'exposition!

 

Mais attention, une ouverture de 5.6 ne donnera pas la même chose avec un objectif de 55mm qu’avec un objectif de 100mm. C’est une histoire de distance des lentilles de l’objectif par rapport au sujet. Encore une fois il faudra tester les paramètres avec chaque objectif.

 

 

La vitesse d’obturation et l’ouverture du diaphragme sont liées.


Pour une photo correctement exposée, plusieurs combinaisons sont équivalentes, mais le résultat photographique (esthétisme) sera différent ; flou sur les sujets mobiles par manque de vitesse, flou de l’arrière plan par manque de profondeur de champs. Il faudra alors jouer avec la sensibilité ISO pour conserver le même rendu photographique et la même exposition.


Si vos paramètres de vitesse sont bons (pas de flou) avec une ouverture maximale possible (plus petit chiffre) mais une exposition sombre (indicateur d'exposition dans le côté -), il faudra modifier le réglages des ISO en les augmentant (passez de 400 ISO à 800 ISO par exemple).

A l'inverse si la vitesse est bonne avec une ouverture toujours maximale, mais une sur-exposition (trop claire), il faudra soit baisser les ISO (de 400 ISO à 200 ISO par exemple), soit augmenter la profondeur de champs (de f/5.6 à f/11 par exemple) en sachant que les sujets proches du point de mise au point seront plus nets.


Testez plusieurs combinaisons tout en gardant l’œil sur l’indicateur d’exposition. Sujets fixes pour commencer.

 

 

D’autres points interviennent dans la qualité d'exposition d’une photo :

- les mesures d’exposition

Spot, en un point, indiqué par un point; utile en cas de forts contrastes entre le sujet principal et son environnement. La mesure n’est faite que sur le point de mise au point.

Multizone, indiqué par un point entourée de zone noircie dans un rectangle; la mesure est faite sur l’ensemble du viseur, une moyenne en quelque sorte.

Pondérée centrale, indiquée par un point entourée par des parenthèses; mesure l’ensemble du viseur mais attache plus d’importance au point de mise au point.


 

Positionnez le sélecteur tour à tour sur chaque option, et regardez l’indicateur d’exposition à chaque changement.

Réglez, à l'aide de la molette, l'indicateur d'exposition, déclenchez et observez les différences.


 

Exemple, 1° en multizone, 2° en pondérée et 3° en spot, avec les même paramètres (2 000 ISO, f/5.6):

 

mesures 

 

 

 

Si les réglages ne conviennent toujours pas, on peut faire intervenir d’autres matériels pour encore augmenter la luminosité :

-  le flash intégré : l’intensité est souvent trop forte, ce qui rend l’image moins naturelle et crée une ombre du sujet photographié. On peut régler l’intensité dans les paramètres du flash ou atténuer l’intensité avec un diffuseur, un chiffon très fin ou un filtre à café.

Ne pas l’utiliser trop loin pour éviter son reflet sur les vitres, ni trop près du sujet (contre la vitre) ce qui créerait une ombre de l’objectif sur le sujet en lui-même.

 

exemple, flash atténué pour la 1° et en intensité normale pour la 2° (f/5.6 et 3 200ISO):

 

flash

-  un trépied : on en trouve à 20 euros. Il est très utile pour se stabiliser et donc augmenter le temps d’exposition (sujets fixes), surtout sous actinique. Mais il n’empêchera pas complètement le flou de bougé à cause de la vibration causée par la pression sur le déclencheur. Il faudra alors utiliser une télécommande (des fois fournie) ou un déclencheur filaire.

 

 

Ensuite il faudra passer au niveau supérieur en investissant beaucoup plus :

-  un meilleur objectif, plus lumineux. De 500 à 900 euros en moyenne.

- un flash indépendant, pour une lumière moins directe et plus diffuse, en admettant que le boîtier puisse le gérer. De 200 à 500 euros environ.

- un boîtier plus performant, plus sensible, avec des réglages plus précis, mais il faudra alors apprendre à nouveau à le maîtriser. De 800 à 1500 euros, voir plus.

 

Voilà j'espère avoir été assez claire, si vous avez des questions n'hésitez pas à les déposer dans les commentaires. Et surtout n'oubliez pas que:

 

Un bon matériel aide et facilite le travail, mais la patience, les essais, la compréhension et l'observation sont les principaux éléments à maitriser!

 

 

Bonnes Photos!!!!

                          

 

Publié dans Divers

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M
<br /> <br /> Très bonnes explications je n'ai plus qu'à essayer, avec une difficulté supplémentaire, c'est un terrarium avec des grenouilles et c'est très sombre<br /> <br /> <br /> <br />
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